Instrumentalisation du Comité scientifique mixte de l’Accord de partenariat pour la pêche Mauritanie- UE au profit des céphalopodiers ?

Chers amis,

Certains voudraient profiter de la réunion du Comité scientifique issue du protocole pour introduire l’idée d’un retour des céphalopodiers européens, sous prétexte de l’amélioration des stocks du poulpe, constaté les mois précédents.

Les partisans de ce retour vont même jusqu’à imaginer l’existence d’un stock profond qui ne serait pas accessible à la pêche artisanale et industrielle mauritanienne.
Ce stock est présenté comme un surplus que la pêche mauritanienne ne peut exploiter; donc, il faut le céder aux céphalopodiers européens.

Nous attirons votre attention sur les faits suivants :

1- L’amélioration de l’état des stocks du poulpe n’est intervenue que suite au retrait des bateaux européens.

En effet, souvenons nous des années 1994-2006 où la pression des bateaux européens était toujours ascendantes (10 bateaux en 1994, 45 bateaux en 1996, 55 bateaux en 2001). L’état du stock du poulpe s’était fortement détérioré, au point que le groupe de travail de l’IMROP -en 2006-, avait tiré un véritable signal d’alarme sur les risques d’effondrement de ce stock , et ce, malgré le départ massif des bateaux chinois en 1998.

2- Concernant le stock profond qui pourrait être cessible, le phénomène est nouveau. Donc pas suffisamment de temps pour apprécier ses relations avec le stock côtier et sa pérennité.

2- Aussi, quant bien même on établirait qu’il y aurait un surplus, il n’est pas évident qu’il puisse être réservé aux étrangers, étant donné les besoins des pêcheurs mauritaniens pour le renouvellement de la flottille industrielle, de l’armement artisanal qui s’est accru et continue à croitre de façon démesurée.

Donc, si on venait à constater qu’il y a un surplus, cela ne ferait qu’attirer plus de capacité de pêche sur ce stock dont la restauration n’est pas encore évidente.
Les autorités mauritaniennes risqueraient de tomber dans une double erreur :
- Continuer à accroitre les capacités de pêches nationales
- tout en accordant les licences aux bateaux européens avec toutes les conséquences que cela pourrait entrainer sur les poulpes.

4- Enfin, on ne voit pas les besoins de mener une pêche expérimentale sur ce stock dont l’exploitation est ancienne. Si c’était nécessaire pour les besoin de la recherche, les navires océanographiques de ,l’IMROP devraient faire l’affaire, sans avoir besoin d’introduire une flottille commerciale dont le but avoué sont de reprendre leur activité en Mauritanie.

Nouakchott, le 29/3 2013



02/04/2013

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