Politiques d’approvisionnement du marché national
L’évolution de la production halieutique en Mauritanie, conditionnée
par une politique de promotion des exportations, a abouti à produire
et à exporter massivement du poisson vers les pays industrialisés. Cela
serait sans conséquence si les marchés locaux continuaient à être approvisionnés
correctement. Or, les exportations drainent l’entièreté de la
production de poissons démersaux nobles, laissant au marché national
que les lots de seconde qualité. Si la consommation se maintient dans
l’ensemble, elle accuse toutefois des changements importants, invisibles
au regard du seul chiffre de la moyenne de consommation par habitant
et par an. Il existe une profonde mutation de la nature de la consommation
de poisson:
• un glissement de plus en plus net des espèces nobles vers les espèces
à faible valeur commerciale;
• un approvisionnement de plus en plus restreint aux régions côtières et
aux zones urbaines importantes.
Par ailleurs, selon la Banque mondiale, une politique de sécurité
alimentaire à long terme est essentielle pour éradiquer la pauvreté. Or,
les accords de pêche, dont les navires ne débarquent qu’une faible quantité
de leurs captures dans les ports nationaux, entrent en contradiction
avec cette politique. Une telle situation réduit les quantités débarquées,
provoquant une diminution de l’offre de poisson pour les populations
locales. Les accords de pêche accentuent alors la baisse des choix
économiques des populations africaines, engendrant une augmentation
de la pauvreté. Le constat général de diminution des choix des consommateurs
nationaux doit trouver un écho dans l’élaboration de politiques
d’incitation à l’approvisionnement du marché national.
SOURCE ETUDE PUNE
PECHE ET ENVIRONNEMENT