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04-11-2010

23:44

Accord de partenariat de pêche UE-Mauritanie : Visite de parlementaires européens

On prépare l’après 2012!


Plusieurs parlementaires européens séjournent actuellement en Mauritanie pour mesurer l’impact de l’Accord de partenariat de pêche avec notre pays. Cette mission intervient alors que la Mauritanie entend exiger dès 2012 le débarquement des captures sur le sol national notamment à Nouadhibou, étape annulée de la visite des parlementaires, officiellement, pour déficit de liaison aérienne.

Les enjeux socio-économiques de l’APP entre notre pays et l’Ue intéresse plusieurs parlementaires européens (divers groupes) dont près d’une vingtaine sont présentement dans nos murs pour discuter avec les autorités, mais aussi avec les acteurs, de ce partenariat qui touche à sa fin en 2012.

La Mauritanie, comme tous les producteurs africains d’ailleurs, est toujours confrontée à un choix cornélien : besoins budgétaires et souci de gestion des stocks. Ce qui parfois ne se fait pas de la meilleure péréquation possible.

Cette mission s’effectue, par ailleurs, au lendemain d’un rapport de Greenpeace accusant le vieux continent de se nourrir aux dépens des populations autochtones. La philosophie depuis le premier accord quinquennal de 1996, «payer, pêcher et partir», a pourtant était revisitée lors du dernier accord de 2006 avec les exigences de durabilité de la ressource et donc d’une notion de ressources en partage, malgré tout.

Énormes enjeux.

Avec une production de 800.000 tonnes par an, essentiellement destinées à l’exportation, le secteur des pêches en Mauritanie contribue pour 21% au budget de l’Etat (contrepartie financière Ue), tout comme il constitue 20% des recettes d’exportation du pays. Il emploie 40.000 personnes dont 35.000 issus de la pêche artisanale

La visite des parlementaires européens sera sans doute l’occasion de discuter avec les mauritaniens des projections futures de cet accord. Le dernier APP portait sur le versement de 305 millions d’euros, sur quatre ans, au profit de notre pays contre l’accès à la ressource halieutique au profit de douze pays de l’Ue.

La fin de cet accord, rappelle-t-on, interviendra avec le souhait des autorités nationales de voir tous les navires européens débarquer leurs produits à Nouadhibou. Pour ce faire, les autorités mauritaniennes fondent beaucoup d’espoirs sur l’aide européenne (différents FED) pour la mise en place d’infrastructures de débarquement adéquates.

Ce qui indubitablement, avec l’extension du port en cours à Nouadhibou, aura des répercussions positives. Même si l’on note un déficit de capacité d’absorption (87 millions Euros de l’accord) par notre pays, mais aussi des conditions de mise aux normes totales Ue des usines, l’autre enjeu pour notre pays outre le débarquement des captures sur le sol national, le rôle dévolu dans la stratégie de pêche au secteur artisanal.

Il est, en effet, incroyable que sur les 800 000 tonnes pêchées dans la ZEE mauritanienne, seuls un peu plus de 10% sont débarqués alors que seuls 10 % de ces captures y sont débarquées. Dans le même temps le secteur artisanal qui emploie 35milles personnes aujourd’hui ne produit guère plus de 80.000 tonnes par an. Malgré le boom des années 80, ce sous-secteur reste encore en friche.

De l’avis de spécialistes «Au niveau de l’utilisation de la contrepartie financière, l’APP a servi à financer des piliers du système d’aménagement des pêches, comme la recherche et la surveillance.

Mais ces fonds ont été affectés pour l’essentiel à couvrir des dépenses de fonctionnement, alors que les infrastructures de base, et les équipements auxiliaires restaient largement insuffisants. C’est une mauvaise allocation des ressources financières issues des APP qui s’explique par l’improvisation à l’origine de la détermination des montants de cette contrepartie financière »

Il est donc admis que «les deux objectifs prioritaires de développement de la pêche mauritanienne n’ont donc, à l’heure actuelle, pas été atteints et l’existence d’un accord de partenariat de pêche n’a pas joué de rôle déterminant à cet égard, même si des évolutions positives ont été enregistrées dans le dernier protocole » (rapport conjoint CAPE-Pêchecops).

Reconnaissons-le, le véritable enjeu pour une politique des pêches durables inscrites dans la sphère des pauvres reste la place donnée à la pêche artisanale dans notre pays au moment où des experts parle d’une «flottille industrielle nationale….précaire en raison des baisses de rendement, du vieillissement des armements et du niveau relativement élevé des coûts d’exploitation».

L’effet durable de la pêche artisanale.

Le développement de la pêche artisanale et côtière est assurément la clé de voûte pour le secteur des pêches en Mauritanie. Ses atouts sont certains et procèdent d’une politique de gestion durable des ressources halieutiques parmi lesquels le débarquement des captures, l’approvisionnement du marché local et le peu d’effets pervers sur la biomasse. Cette pêcherie est actuellement concurrencée par des bateaux européens subventionnés pour l’accès à des stocks surexploités.

Cette concurrence déloyale des européens s’étend également au marché international où les bateaux européens, grâce justement aux subventions allouées, proposent le même produit (notamment le poulpe) mais à un prix moins cher que les mauritaniens.

JD


 


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06/11/2010

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